Rassemblement de rentrée 2018
- par Thierry
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dans News
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A Châteauroux, on prend le large
Vendredi soir 14 septembre, veille de nos réjouissances, déjà quelques-uns se retrouvent sur le site footballistique de Saint-Maur, à deux jets de pierre du centre ville de Châteauroux ; ça se reconnaît, ça se congratule, ça vaque à ses préparatifs d’installation, tout s’enclenche nickel. La météo s’annonce somptueuse, un vrai moment de paradis ! Une bonne nuit là-dessus, de quoi effacer tout de même les fatigues de la route…
… et ça se recompose, ça s’étoffe et ça grandit le lendemain matin, autour du kiosque d’accueil ou bien auprès des Trelles et R6 qui se laissent avantageusement admirer. Au fil des arrivées, on se salue en plein soleil, on s’interpelle ou se découvre, à deux pas de Dhéols, ici aussi c’est « Jour de Fête » (clin d’œil à Jacques Tati, puisque c’est à Dhéols qu’il tournera son célèbre film en 1947).
Petit pique-nique tranquille, et va ! lancée la route sur Valençay ! Enfin pour ceux qui le pourront, car deux de nos fringantes bonnes à tout faire (dont la nôtre toute nouvelle !) auront choisi de nous jouer la farce, contagieuse c’est à croire, de l’alternateur HS. J’hésite à rapporter un peu de tôle froissée entre deux malheureux convives, car nul n’est à l’abri de ces fâcheux incidents ! Plus de peur que de mal, ainsi que l’on a coutume de dire.
Les Trelles envahissent la place devant le Musée de l’Automobile de Valençay ; en guise de friandise peut-être, une MG TF de 53 ou 54 rutilante étire ses reflets tout auprès de l’entrée. Bon, d’emblée ne pas trop fantasmer ! Le premier coup d’œil embrasse une expo de mini-deuches reproduites en mécano ; chapeau bas les artistes, 2CV et Méharis se côtoient (échelle 1.25e) avec un souci de la forme et du détail plutôt impressionnant ! En face, les mêmes modèles mais bien sûr à l’échelle 1, depuis la 2CV type A de 51 jusqu’à l’AZAM de 66, avec en miroir les différentes méharis et leurs déclinaisons en Dalmat (production spéciale Viêt-Nam) et Tangara genre de concurrente directe de la Rodéo. J’ai personnellement fouillé pour surprendre quelque âme de 4L en ces lieux, mais seul lot de consolation, certes non des moindres, l’éternelle sœur aînée en 4Puce de Billancourt de 54 ; belle restauration soit dit en passant !
Sieur Camille Guignard, mécanicien de Vatan, sait dès le début du XXe siècle anticiper cette géniale idée de penser à préserver un parc automobile à destination des générations futures. C’est ainsi que toutes les autos présentées dans ce musée sont réputées tournantes. Tendance citroëniste du maître des lieux, la marque au losange n’est certes pas en reste avec une présentation de modèles bien conservés des années 20, où savent s’aligner la classique 6CV NN ou cet exemple toujours étonnant d’une populaire en 6 cylindres, la Monasix !
Comme il est proposé dans le road-book, certains d’entre nous auront su faire le choix judicieux avant de retourner au campement de s’approvisionner en quelques délicieux fromages de chèvre, voire en vin local ?
Mais voici qu’il est l’heure de notre traditionnelle bourse aux pièces, orchestrée par la maestria de Dr Flavien, éminent quatrellologue ! Chacun y rivalisant de trouvailles, de roulements, de courroies ou autres pochettes de joints de carbu !
Oyez, oyez bonnes gens ! Après une telle journée de labeur, que l’on fasse sauter les bouchons, s’amonceler les pâtés, les volailles, les gibiers, car le trelleur déchaîné ne saurait souffrir plus avant de la faim ni de la soif ! Bien entendu d’abord c’est l’apéro avec une soupe champenoise aux accents exotiques et son soupçon de rhum, tout juste assez dosé pour décalaminer la chambre de décompression cérébrale ! C’est donc ensuite qu’on fait bombance ; spécialité locale oblige, ici le pâté de Pâques, même hors saison, ça reste un plat pur cru. Quand le coq au vin se laisse apprivoiser dans les assiettes, il chantera encore « le coq est mort vive le coq » dans les gosiers !
La nappe de la nuit a depuis longtemps recouvert le site ; tout est paisible désormais ; bonne nuit les petits, car demain d’autres aventures attendent les promeneurs que nous sommes, et je gage que les surprises sauront bien nous tanner le cuir !
Dimanche matin donc, c’est sur Levroux que notre cap s’oriente. Levroux, petite bourgade au nord de l’Indre, où l’art de la mégisserie faisait encore florès jusqu’au début des années 80. Si la vie autour du cuir s’organisait toujours grâce à une trentaine d’artisans jusqu’à ce dernier quart du XXe siècle, il n’en subsiste malheureusement que deux aujourd’hui ; c’est le travail pour les grands couturiers, mâne pour cette survivance d’un art délicat et méticuleux qui garde ainsi un peu de l’âme du passé.
Digne représentante d’un savoir-faire oublié, Annie Pruet nous accueille dès l’entrée du musée ; à savoir que tout ce que l’on trouvera dans la boutique est confectionné par ses blanches mains. La projection d’une vidéo nous initie de façon très claire aux différents traitements des peaux et de leurs vocations en fonction de leur provenance animale .
Après cette immersion ancestrale dans le travail du cuir, nous sommes invités à nous dégourdir un peu les mollets à travers les rues de la vieille ville de Levroux.
Ultime réjouissance des irréductibles trelleurs avant le retour maison, mais quelques mots de conclusion pour Franck, notre organisateur de ces deux jours de soleil aussi bien extérieurs qu’intérieurs : « Tout mon plaisir serait que vous gardiez un bon souvenir de cette sortie, c’est la seule chose qui compte pour moi ! »